Weil Simone, L’Iliade ou le poème de la force

Le court texte de Simone Weil est précédé d’une introduction de Claude Le Manchec dont on ne peut faire l‘économie de l’analyser de ses grandes idées.
Elle nous présente le personnage de l’écrivaine et ses rapports avec les intellectuels, autour de Jean Ballard, patron  des Cahiers du Sud, replié en 1940 à Marseille, et dont l’amitié sera à l’origine de cet essai, et la guerre mondiale, son prisme d’analyse.

Un personnage effectivement. Une allure physique particulière qui interpelle. Une jeune femme qui a mis en lien sa pensée philosophique et son action dans la société, femme engagée auprès du monde ouvrier, de la guerre d’Espagne, dans la Résistance, active, persévérante, convaincante. Elève d’Alain, l’Iliade est le texte qu’elle ne  cesse de méditer et d’interroger. Helléniste, mais aussi curieuse d’autres religions et des philosophies orientales, ces connaissances lui  permettent de construire une réflexion sur la guerre à partir de ce texte grec. Poésie aussi. 

De l’ensemble de ce syncrétisme qu’on lui a reproché parfois, elle tire le personnage grec hors du particulier pour l’universel. Le personnage d’Hector devient tragédie humaine, pour interroger notre univers civilisé, au-delà du temps qui nous sépare de ce texte. Elle questionne le sens de la mort héroïque, la belle mort, la continuité de sa persistance glorieuse parmi les vivants. L’autre point est celui de l’outrage au cadavre: maltraiter de corps de l’ennemi est le détruire une fois de plus, mais aussi s’abîmer soi-même,  être en dehors de la culture, dans le chaos, alors que le rituel donne sens à une mort. Se souvenir alors du geste d’Antigone pour son frère. 

L’Iliade est un poème sur les façons de mourir, sur l’attitude devant la mort. 

Pour Simone Weil, il s’agit, dans l’analyse de ce poème de montrer que le guerrier agit avec l’aristeia, une fureur qui violente tout sur son passage, comme Achille à la mort de Patrocle. Au-delà de l’hybris, cette démesure,  force jaillissante du héros, paraît être le ressort, le fondement de son action; l’excès, ce que les Grecs nommaient en invoquant la déesse Némésis, la colère. 
Cette force qui pousse l’homme à la violence meurtrière fait qu’il est absorbé par la mort. La philosophe perçoit dans ce texte épique la réflexion de la nécessité de l’équité, de ne pas haïr ses ennemis, la nécessité de ne pas admirer la force, qui, par essence, est temporaire, celle de ne pas mépriser les malheureux. 

Mais le contexte contemporain est celui de la guerre, et le combat avec les armes, devient nécessaire pour abattre le régime nazi. Son pacifisme évolue  donc devant la compréhension de cette réalité. C’est une manière de combattre l’individualisme de l’époque. 

Cette épopée, poème de 24 chants, de 15693 vers, composés vers la fin du VIIIe et début du VIIe siècle, narre l’expédition achéenne contre Troie, la colère d’Achille, ses causes, son déroulement et ses conséquences. Patrocle dépassant les ordres qui lui sont donnés, est tué par Hector, celui-ci tué ensuite par Achille. Devant le vieux Priam, venu dans sa tente réclamer le corps de son fils mort, il se souvient de son père mort qui ne peut plus  voir son fils et rend au père, le corps mort d’Hector.
La mort est au coeur de la relation entre ces deux hommes, dans l’humaine condition partagée, terme définitif de la vie. Sans aucun retour. Achille repart au combat pour y trouver une mort glorieuse. Cependant d’autres personnages sont plus ambivalents, plus nuancés : le poème montre les différents aspects de notre humanité. Souffrance et exaltation, horreur et excitation, violence sont l’expression de l’ambiguïté de la guerre. 

En 1940, ce court essai est l’aboutissement d’une profonde réflexion sur la guerre. Si l’homme héroïque,  en entrant dans le processus guerrier, s’avilit, la destruction de Troie est le symbole de la destruction de la civilisation.
Plusieurs textes précèdent, en 1937, Ne recommençons pas la guerre de Troie, en 1939, Réflexions sur la barbarie et Réflexions en vue d’un bilan, puis deux autres textes contemporains, Quelques réflexions sur l’origine de l’hitlérisme et enfin  L’Iliade ou le poème de la force. 

Elle assigne, à la littérature, une ambition morale. Pour elle, l’Iliade est une mer de poésie sacrée. Elle écrit,  dans L’enracinement, 
Le territoire deTroie n’ayant jamais plus été le siège d’une nation, qui a pris la peine de discerner la vérité qui éclate de la manière la plus évidente dans l’Iliade, dans Hérodote, dans l’Agamemnon d’Eschyle; à savoir que Troie était d’un niveau de civilisation, de culture, de spiritualité bien plus haut que ceux qui l’ont attaquée injustement et détruite; et que sa disparition a été un désastre dans l’histoire de l’humanité. 

Sa vision de l’Iliade est aussi marquée par la religion, faisant surgir le sens du sacré. La poésie peut avoir une teinte religieuse et un accent de pureté, et entre 1937 et 1942, elle porte la marque d’un passage d’une énonciation personnelle vers une énonciation collective, se rapprochant de la mémoire partagée de l’épopée, empreinte d’un sens du sacré. Ce ne sont pas les dieux ou le Dieu qui inspire aux hommes leur cruauté, car ces dieux-là sont bons, mais c’est ce que les grecs appellent la moira ( le sort, la part de l’homme qui lui reste à vivre), et non le kères, le destin. Ce qui redonne leur humanité aux héros.  La moira fonctionne avec des bornes qui sont la mort et les limites humaines, les perata. L’hybris conduit les héros vers la mort et l’apparition de la Némésis.

Le véritable enjeu humain de la guerre est au coeur de l’Iliade. La fureur de tuer, l’absence de maîtrise de la force, disent combien l’homme est mené par les illusions. Illusions de grandeur, de pouvoir, d’absence de limites, de vengeances. Et le fort, dans la guerre peut subitement tout perdre. 

Claude Le Manchec conclut cette longue, mais nécessaire Préface, par des exemples contemporains qui étaient alors ceux des guerres en Irak, puis en Syrie en 2014. Les exemples, dix ans plus tard, de conflits aux portes de l’Europe et au Moyen-Orient, ne peuvent que venir confirmer les réflexions de Simone Weil.
Après ce décryptage clair de l’essai de la philosophe, grâce à cette analyse, abordons le texte lui-même, dans sa complexité, ses nuances, un texte, souvent discutable, notamment dans ses conclusions. 

Touchée par les nouvelles lois antisémites de Vichy, réfugiée dans le sud de la France, résistante, elle meurt, épuisée et malade, le 24 août 1943.

Analyse de L’Iliade ou le poème de la force, de Simone Weil

La question que l’on peut se poser, avant de pénétrer dans ce court texte d’analyse, est de comprendre pourquoi la philosophe y voit l’expression de la force. La guerre commence alors, des pays sont envahis, le fascisme est là, en Allemagne et en Italie. Et le texte grec, qu’elle connaît bien, résonne fortement en écho avec ce monde. L’agression nécessite cette force aveugle, détruisant tout, les humains et la civilisation, renversant les valeurs que ce soit du côté des attaquants que de celui des attaqués. Pour comprendre l’irruption de la violence dans ce monde, elle se tourne vers ce texte poétique,  littéraire, lointain mais si présent et si prégnant.

La vrai héros, le vrai sujet, le centre de l’Iliade, c’est la force. La force qui est manié par les hommes, la force devant quoi la chair des hommes se rétracte. L’âme humaine ne cesse pas d’y apparaître modifiée dans ses rapports avec la force, entraînée, aveuglée par la force dont elle croit disposer, courbée sous la contrainte de la force qu’elle subit. 

La force, telle qu’elle apparaît être définie par Simone Weil, a pour aboutissement la mort, parce qu’elle fait basculer l’humain de la vie à la mort, là où il devient une chose. Telle la scène du corps d’Hector: 

«  Tout autour, les cheveux
Noirs étaient répandus, et la tête entière dans la poussière
Gisait, naguère charmante; à présent Zeus à ses ennemis
Avait permis de l’avilir sur la terre natale.
XII, 401-404 *

Elle reprend ce passage de la rencontre sur le champ de bataille d’Hector et d’Achille. Le troyen tente de le supplier, en lui prenant les genoux, et dans ce temps, entre ce geste de supplication et l’arme d’Achille plongeant dans sa gorge, Hector, devient une –chose pensante– encore vivante. L’hybris d’Achille le conduit à tuer, alors qu’un suppliant peut ne pas être anéanti. 

Ainsi de Priam:

On ne vit pas entrer le grand Priam. Il s’arrêta,
Etreignit les genoux d’Achille, baisa ses mains,
Terribles, tueuses d’hommes, qui lui avaient massacrés tant de fils.
XXIV,477-479*

Mais suite à la stupeur qui s’empare des présents, l’émotion ressentie par Achille lui fait percevoir le tragique désespoir du père:

ll dit. L’autre, songeant à son père, désira le pleurer;
Le prenant par le bras , il poussa un peu le vieillard.
Tous deux se souvenaient, l’un d’Hector tueur d’hommes, 
Et il fondit en larmes aux pieds d’Achille, contre la terre;
Mais Achille, lui pleurait son père, et par moment aussi
Patrocle; leur sanglots emplissaient la demeure. 
XIV, 507-512

Si l’Achéen pousse le vieux roi, ce geste dit combien il perçoit l’homme à ses genoux comme une chose inerte. Unepersonne qui peut se trouver à côté de nous peut nous faire ressentir ce qu’elle est. Priam, dans le risque d’être privé de la vie, se retire de la vie , devenant absent à lui-même. En est-il ainsi des suppliants. La philosophe aussi revient sur ces femmes esclaves dans le poème, réduites au servage, jusqu’à en oublier presque le souvenir de leur vie antérieure. Si les esclaves doivent se priver de pleurer, elles peuvent saisir une occasion de le faire:

Elle dit en pleurant, et les femmes de gémir, 
Prenant prétexte de Patrocle, chacune sur ses propres angoisses.
XIX, 301-302*

La force de celui qui fait une esclave est de ne lui autoriser aucun sentiment, obligée d’aimer son maître, ne retrouvant qu’une faible expression  de vie lorsqu’apparaît un changement de destin. Mais le pouvoir qui tue propulse au-delà de la douleur, là où l’on ne ressent plus rien, rendant l’individu aux instincts les plus vitaux. Ainsi Niobé a vu ses enfants tués par les dieux en colère du fait qu’elle s’était vantée d’avoir eu plus d’enfants qu’eux.

Car même Niobé aux beaux cheveux a songé à manger, 
Elle à qui douze enfants dans sa maison périrent, 
Six filles et six fils à la fleur de leur âge
….
Et eux le dixième jour furent ensevelis par les dieux du ciel. 
Mais elle a songé à manger, quand elle fut fatiguée des larmes.
XXIV, 602-613*

La force écrase l’individu, impitoyablement, quiconque la possède ou croit la posséder. Comme, Achille humilié par Agamemnon.

…Comme cela, tu sauras
Que je peux plus que toi, et tout autre hésitera
À me traiter d’égal et à me tenir tête. 
I, 185-187*

C’est ainsi que la honte de la peur peut changer du jour au lendemain. Aucun héros n’est à l’abri. Plus que la valeur, c’est le destin qui agit pour la victoire. Mais le héros, ou l’homme, se croyant fort, ne pense  pas que cette force risque de se retourner contre lui et périr. De cette certitude, il va au-delà de la réalité de sa force, et  le hasard les expose nus au malheur. L’abus de la force entraîne le malheur, elle est punie de sa démesure, elle constitue l’âme de l’épopée. Cela rejoint, dans la philosophie orientale, la notion de Karma. 

Les Grecs, victorieux au début de la guerre, ne recherchent plus Hélène et ses richesses, mais veulent – tout- de la ville de Troie, les humains et l’ensemble de leurs biens. Même du côté d’Hector, il ne s’agit pas de gagner une courte victoire qui pourrait sauver la sainte Ilion, mais de se battre, de gagner en héros, ce qui entraîne finalement une succession de victoires et de morts, dans un enchaînement fatal. Tous les héros sont vaincus par la violence. C’est elle la grande victorieuse. Le vaincu est une cause de malheur pour le vainqueur comme le vainqueur pour le vaincu. 
L’excès est irrésistible, et la modération, le raisonnement, inopérant, et de courte durée,  seul agit l’indifférence à la faiblesse, seul compte le pouvoir de la force. 

Face à l’adversaire, l’on peut se sentir fort, mais la guerre introduit la réalité de la mort. La pensée des buts de la guerre s’anéantit, comme celle d’une issue: l’être vit dans la violence. Et gagner sur l’adversaire est une justification des douleurs que l’on s’inflige en participant à la guerre. 

Quoi ? Laissera-t-on Priam, les troyens, se vanter 
De l’Argienne Hélène, elle pour qui tant de Grecs
Devant Troie ont péri loin de la terre natale?…
Quoi , tu désires que la cité de Troie aux larges rues, 
Nous la laissions, pour qui nous avons souffert tant de misères ?
XIV, 88-89*

Les terrains des guerres actuelles paraissent en accord avec ces phrases de Simone Weil. Faute de (cette) générosité, le soldat vainqueur est comme un fléau de la nature. Pour elle, les hommes aux prises avec la guerre, que ce soit d’un côté ou d’un autre, perdent tout sens critique, perdent la raison, deviennent comme des éléments naturels, meurtriers, et sont tombés au rang soit de la matière inerte qui n’est que passivité, soit des forces aveugles qui ne sont qu’élan. C’est là le dernier secret de la guerre.

Comme par un lion qui veut tuer des vaches sont assaillies…
Par milliers…; toutes elles tremblent; ainsi alors les Achéens
Avec panique furent mis en déroute par Hector et par Zeus le père, 
Tous….
XV, 630 et 636-638*

Comme le feu destructeur tombe sur l’épaisseur d’un bois; 
Partout en tournoyant le vent le porte; …
Ainsi l’Atride Agamemnon faisait tomber les têtes
Des Troyens qui fuyaient…
XI, 155 et 158-159*

Un reportage sur France-Culture, le 12 février 2024, au cours le journal de 8h45, évoque les soldats ukrainiens qui sont soignés pour les traumatisme depuis ces deux ans de guerre. Ils racontent combien ils souffrent de la mort de leurs amis, engagés volontaires, de leurs blessures, de la violence des combats, du désespoir. Leur bonheur aussi de revoir leurs femmes et leurs enfants. L’Iliade pourrait poser la question: qui parle des soldats attaquants ?

Les âmes, l’esprit des combattants est atteint. C’est un des buts de la guerre: atteindre l’humain dans son regard sur le monde par une violence inacceptable. A travers ce désarroi, Simone Weil pointe l’existence des sentiments d’affection, d’amour, d’amitié entre combattants.

Quels échos contemporains ne peut-on entendre dans ces vers de l’Iliade:

Mon époux, tu es mort avant l’âge, si jeune; et moi; ta veuve,
Tu me laisses seule dans ma maison; notre enfant encore tout petit
Que nous avons eu toi et moi, malheureux. Et je ne pense pas
Que jamais il soit grand…
XXIV, 725-728 *

Car tu ne m’as pas en mourant de ton lit tendu les mains, 
Tu n’as pas dit une sage parole, pour que toujours
J’y pense jour et nuit en répandant des larmes.
XXIV, 743-745*

Il y a un respect devant la misère de tous, mais aussi une profonde amertume dans les vers du poète. Les hommes sont égaux devant la violence de la destruction, ici celle de la cité. Là encore résonne tragiquement le monde contemporain. La poésie de l’Iliade surgit pour décrire ce que la guerre détruit de la vie antérieure, paisible et calme, mais les violences et les destructions ne peuvent que toucher le lecteur par la crudité et le tragique des descriptions. Le poète ne prend pas parti, de là le respect pour l’ensemble des combattants. C’est la guerre, c’est à dire l’expression de la force, cette folie des hommes, qui est analysée. 

Elle conclut par ces mots: 
…les peuples d’Europe…retrouveront peut-être le génie épique quand ils sauront ne rien croire à l’abri du sort, ne jamais admirer la force, ne pas haïr les ennemis et ne pas mépriser les malheureux. Il est douteux que ce soit pour bientôt. 

Ainsi l’analyse de l’Iliade, matière poétique, sert à la philosophe de matière réflexive sur la guerre, en ce début de deuxième guerre mondiale. Chaque personnage, qu’il soit Troyen ou Achéen, est scruté dans ses comportements, ses pensées. Le poète, Homère, dans l’écriture de l’Iliade, saisit toutes les nuances possibles de l’âme humaine, l’attaquant devenant l’attaqué et inversement, les civils devenant esclaves ou tués. Simone Weil,  la philosophe, saisit dans ce discours poétique, le fait que personne ne ressort indemne lorsqu’il est pris, saisi, par la force. Il est détruit intérieurement, sans parler du corps meurtri, ou mort. Mais, par son étude, elle décrypte les nuances multiples que le poète  sait du coeur humain. 

Ce poème analysé par Simone Weil en 1940 peut interpeller le lecteur actuel. Les conflits ou les guerres d’agression que ce soit en Ukraine ou au moyen-orient, ou aux frontières de l’Arménie, démontrent que l’usage de la force détruit l’homme dans son aspiration à la paix.
Cependant, on pourrait se permettre d’avoir un espoir, celui, qu’après la paix, la justice s’attache à juger les criminels. Le monde a changé. Les grecs, retournant dans leurs contrées, regrettèrent cette violence guerrière, dit-on. Le tribunal de Nuremberg a permis de mettre en évidence deux notions essentielles des conflits. Et alors, deux hommes, juristes, se sont battus pour cela: Hersch Lauterpacht définira le crime contre l’humanité et Raphael Lemkin, celui de génocide. Depuis, ce sont deux références juridiques pour le droit international. 

En 1998, le traité de Rome a donné naissance à la CPI (la Cour Pénale internationale) mais les Etat-unis, la Russie, la Chine n’y ont pas adhéré. Une modification de cette loi en 2017, exige l’accord de l’attaquant pour que cette justice puisse s’exercer…
Luis Moreno Ocampo, le premier procureur de la CPI, ainsi que Karim Khan, l’actuel procureur, plaident pour la paix et la nécessité de la justice dans les conflits ouverts ou latents, surgissant partout dans notre monde. 

Et c’est la guerre d’agression qui les inquiète particulièrement. 
La guerre de Troie, mythique et poétique, en est la parfaite illustration. 

Ghyslaine Schneider

*Nouvelle traduction de Simone Weil 

* Pour aller plus loin:

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/09/l-etre-humain-faucon-ou-colombe-genealogie-de-la-violence_6215701_3232.html

https://www.arte.tv/fr/videos/116717-000-A/la-justice-apres-la-guerre-au-coeur-de-la-cpi/

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